Le projet personnel est en réalité une extension d’un des exercices préliminaires proposés dans le cours, à savoir la conception numérique d’un module en terre cuite, d’une taille et d’un poids permettant une manipulation humaine relativement aisée, dont la reproduction permettrait des variations permettant une multitude d’ambiances, de matérialité, de lumières… différentes.
L’exercice commence donc par la définition de ce module. L’idée une brique extrudée présentant un bord relativement acéré au centre apparaît au fil des croquis. Elle naît de la volonté de créer une ombre porté significative au sein même du module seul.
Matérialité. Le module est en terre cuite, coulée dans un moule (cf. Volet fabrication et mise en oeuvre), devrait présenter une couleur ocre (mais non définie), et une finition non lisse.
L’exercice commence donc par la modélisation de différentes versions de ce module. Chacune est ensuite reproduite avec une matrice Rhino selon un plan vertical, pour donner un premier aperçu du résultat lumineux de la multiplication. A ce stade, l’objet reproduit pourrait devenir une protection solaire efficace, agissant comme un brise-soleil et présentant également une capacité à filtrer la vue. Je ne peux regarder les résultats de ces tests sans penser à la mosquée Bait-ur-Ruf.
Différents tests lumineux :
La Mosquée Bait-Ur-Ruf (Dhaka, Bangladesh) : Marina Tabassum Arch. :
La multiplication par rhino, en demandant une manipulation spécifique pour chaque cas, permet de « tester » différentes situation, sous certaines conditions lumineuses. Les tests sont concluants mais pourraient être améliorés dans leur processus.
L’intérêt du paramétrique.
La solution paramétrique est envisagée à deux échelle. Premièrement, dans l’objectif d’avoir un contrôle dynamique sur le module. L’algorithme grasshooper conçu pour l’occasion utilise les valeurs d’entrées (réglables à souhait) suivantes :
Hauteur, longueur et largeur totale du module : c’est le contrôle de l’encombrement
Hauteurs différenciées de la base et de l’âme : c’est le contrôle des proportions
Différentes possibilités permises par le module. On note la création d’une « télécommande » directement accessible depuis les propriétés du logiciel (Ici Rhino7)
Le programme grasshooper. On voit les variables d’entrées, et leur incidence. Ici, les données entrées commandent les coordonnées, et la donc la morphologie de surfaces de base (horizontales). Les blocs Srft de droite créent les faces du prisme à partir des coordonnées des points.
Un blocage léger a suivi cette étape. Le module contrôlable, j’avais l’ambition de permettre au module grasshooper de modéliser les matrices utilisées dans Rhino (polaires, linéaires…) pour obtenir des situations de multiplications différentes, ainsi que la rotation de l’unité elle-même. En bref, créer une façade paramétrique pouvant produire différents effets visuels, mais surtout fournissant des variation permettant l’adaptation à des conditions solaires différentes.
Or, GrassHooper, contrairement à d’autres logiciels de programmation graphique par boîte, ne permet pas la réalisation de boucles, élément pourtant indispensable, hormis par une manipulation complexe que je n’ai pas réussi à reproduire malgré le tutoriel. Matlab, par exemple, le permet.
Finalement, après des essais infructueux et l’aide de mes professeurs, j’ai découvert la fonction merge, qui permet de rassembler différents éléments. J’avais donc besoin de moins de matrices, ce qui me dispensait de boucler. J’ai finalement pu obtenir des résultats concluants de multiplication.
Images multiplication
Retour au module.
Dans un second temps, l’observation des possibilités du modèle paramétrique m’a poussé à revenir en arrière, sur le système d’assemblage propre du module. En effet, la matrice en trois dimensions de « réfléchit » pas, elle exécute, et donc, en pilotant une rotation de l’élément, il arrive des conflits. Nécessité apparut donc de modifier le module pour qu’il admette des assemblages plus variés. Pour cela, j’ai décidé de le retravailler sur Rhino, la modélisation paramétrique de tout cela étant trop complexe.
Le nouveau modèle imaginé présente sur ses bases des extrusions concaves et convexes, qui faciliteront la mise en oeuvre de plusieurs modules successifs. Ces modifications accroissent la tolérance à l’assemblage notamment pour les assemblages en courbe. Sur le dessus et le dessous, on imagine une cavité permettant la prise d’un mortier.
Le nouveau module et les différentes variations d’assemblage qu’il propose
Mise en oeuvre
On imagine, pour la mise en oeuvre, que le module est en terre cuite, émaillée ou non, et que la paroi est constituée d’un maillage horizontal métallique, dans lequel viennent s’intercaler les éléments, liés entre eux et à la structure par un mortier. Cette mise en oeuvre présente l’avantage de pouvoir être exécutée par une seule personne et de présenter une résistance aux chocs et aux éléments, ainsi que d’accepter le remplacement de certains éléments abîmés même après l’installation.
Maquette
La phase de prototype commence par la modélisation rapide d’un moule, par subdivison puis soustraction booléenne sur Rhino. Les « tranches » de moule ainsi obtenues sont découpées au laser et assemblées entre elles. Les deux faces du moule sont maintenues, puis le tout est rempli en plâtre.
Malheureusement, le résultat ne fut pas celui escompté. L’échelle choisie (1/2) rend l’âme trop fragile, et le plâtre s’est cassé. L’expérience sera réitérée avec un moule à 4 divisions (démoulage moins brutal) et une échelle plus grande.