Pavillon Vanke – Expo Milano 2015 | Continuum numérique

INTRODUCTION

Ce bâtiment prend place au centre de l’Exposition Universelle de Milan 2015, lieu d’innovations par excellence. L’architecte Daniel Libeskind a donc la volonté (comme dans la plupart de ses projets) de dessiner un édifice spectaculaire et innovant, à l’image symbolique.

L’aspect du pavillon de l’entreprise chinoise Vanke, gainé par des milliers de dalles métallisées, fait référence aux écailles d’un dragon.

L’architecture du Studio Libeskind défend l’idée qu’un bâtiment doit être expressif et refléter la vie contemporaine. L’innovation est au cœur de leur processus de conception. Selon eux, la conception audacieuse doit être réalisée avec la technologie. L’art de l’architecture réside dans la création d’un impact maximum, dans les limites des budgets et des fonctionnalités.

L’intérêt du projet réside dans le fait que l’enveloppe, dont l’apparente complexité est permise par la conception informatique, est en réalité une succession d’éléments pratiquement identiques qui se répètent et se superposent pour donner un aspect homogène au pavillon.

CONCEPTION ET MODÉLISATION

Tout commence par le dessin à main levée, qui est selon Libeskind « la façon la plus immédiate de lier la pensée et les idées à la réalité ». La forme n’est à l’origine pas générée par un programme de modélisation, elle est le fruit des réflexions de l’architecte. Ensuite, comme toujours dans son processus de conception, l’ordinateur intervient dans un second temps.

Pour ce projet relativement petit et nécessitant un degré d’artisanat élevé, la procédure BIM a été mise de côté. La forme de l’édifice a néanmoins été réalisée par ordinateur : « Nous avons tout géré en 3D et sa réalisation, à travers les droites génératrices de la forme 3D, a entraîné le développement des tracés en chantier ».

Afin de réaliser cela, un algorithme similaire a été développé pour générer la dispositions des dalles et en minimiser au maximum le nombre de dalles spéciales requises. Cela donne lieu à la fin des nombreuses recherches à une enveloppe constituée d’environ 4200 dalles de 60 x 60 cm.

MATÉRIALISATION DU PROJET

Dans la pratique, les éléments préfabriqués hors site de l’ossature métallique ont été montés par une grue mobile. Ces portiques et poutres aux géométries complexes ont été développés dans une perspective de structural design.

Au dessus de la structure principale des portiques, une charpente secondaire, toujours courbe, a été créée par modélisation 3D. Puis ont été mise en place les isolations acoustique et thermique, et enfin une couche d’enduit armée et un revêtement de finition. Cette étape était délicate du fait que la marge d’erreur acceptable devait correspondre aux modifications que pouvait accepter ensuite le système de fixations des dalles en céramique de l’enveloppe.

La mise en œuvre des dalles en grès cérame, de couleur rouge laque aux reflets changeants, s’appuie sur une série de supports de section carrée en acier plein, ancrés à la structure principale et secondaire, et sur lesquelles ont été soudées des barres d’armature courbes. C’est sur ces dernières que le système des plaques de céramique vient se fixer.