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Réalisé par l’agence d’architecture danoise BIG (Bjarke Ingels), le pavillon de la Serpetine Gallery est une réinterprétation du mur en brique. La volonté des architectes étaient de mêler des notions souvent opposées telles que transparence/opacité, rigueur/souplesse, plein/vide ou encore boîte/blob.

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L’architecte a imaginé le pavillon comme un mur « dézippé » afin de créer  un espace en trois dimensions. Le mur est composé de blocs en fibre de verre créant une forme courbe à l’entrée du pavillon. La structure représentant à la fois un mur courbe et une flèche, tel l’élément phare du parc attire les promeneurs vers le pavillon.

The unzipping of the wall turns the line into a surface, transforming the wall into a
space.

Cet espace tridimensionnel peut être expérimenté de plusieurs manières : intérieurement ou extérieurement. Au sommet, le mur apparaît comme une ligne droite, alors qu’au pied de la structure, le mur forme un abris ondulant ouvert sur le parc.

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La simple manipulation d’un mur peut changer notre perception de celui-ci le long de notre parcours dans le parc. Vu sur la façade Nord-Sud, le pavillon est un rectangle parfait transparent presque immatériel alors que sur la façade Est-Ouest il semble plus organique opaque et matérialisé. Ainsi, la présence devient absence, l’orthogonalité, la courbure et la boîte le blob.

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Conception et modélisation

  • Conception du projet

La forme du pavillion de BIG semble complexe mais suit en réalité une logique géométrique simple à partir de brique à la manière des constructions type Lego ou Minecraft.

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La forme a été modélisée en utilisant la méthode du paramétrage. En partant de simples briques, ils ont constitué un mur à deux épaisseurs. Ils ont ensuite déployé le mur à partir d’une ligne du sommet à la base, suivant deux courbes au sol. En utilisant le paramétrage à partir de règles géométriques simples qui lient les briques entre elles, la forme peut ainsi être changée à l’infini, en redéfinissant la hauteur des briques ou la forme des courbes sans avoir à tout modéliser à nouveau.  Ainsi, en changeant quelques paramètres, on peut changer la forme à l’infini, à partir d’un plan 2D en une forme 3D.

Modeling this way is powerful; with a few changes we can explore the infinite possibilities of the wall system.

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  • Modélisation numérique

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Pour ce faire, les logiciels Rhinocéros, Grasshopper, FLUX et Excel ont été utilisé pour fabriquer cette forme.

  1. On commence par créer deux surfaces courbes paramétrées sur Grasshopper/Rhinocéros à partir d’un surface plane.01
  2. En utilisant l’utile Relative Item on obtient une extrusion pour chaque bloc.02
  3. On crée alors motif en forme de damier.03
  4. On paramètre la longueur des briques dans une plage de longueur en utilisant des silders en fonction de la courbure du pavillon. 04
  5. On visualise les différents types de briques fabriquées et leur distribution dans l’espace.06
  6. On exporte ces données dimensionales sur Excel à partir du logiciel FLUX afin de pouvoir ensuite réaliser ces blocs avec leur dimensions réelles0708

 

Matérialisation du projet

  • La fabrication

Le matérialisation du projet débute par la fabrication des 1900 briques à partir de fibre de verre, matériau aussi résistante que l’acier mais 5 fois plus léger. Ces blocs de longueurs variables, faits à partir d’un matériau translucide composé de fibre de verre et de résine de polyester appelé Lay Light, ont été fabriqués dans l’usine danoise Fiber Composites.

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On commence par fabriquer des profils de fibre de verre translucide en utilisant la méthode du pultrusion à partir de laquelle des milliers de fibres de verre sont poussées à travers un moule et imprégnées de résine, de ce fait on peut avoir des profils de longueurs variables.

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  • L’assemblage

A partir de ces profil, on crée des blocs de 500mm x 500mm, d’épaisseur de 10 mm et de longueurs variables en assemblant par vissage ces plaques avec des cornières cruciformes d’acier extrudé.

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  • Le montage

On utilise finalement ce système de fabrication des blocs par les cornières cruciformes pour les assembler, puis monter la structure.9 11

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Sources

ArchDaily

Design Playgrounds

Dezeen

Inexhibit

Designboom