La question du climat dans l’architecture est essentielle au vu des défis auxquels nous devons faire face. L’environnement dans lequel se trouve le projet va définir ses formes, techniques et procédés de fabrication. Avec l’exemple des tours Al Bahar, construites par l’agence d’architecture britannique Aedas, nous allons comprendre comment répondre aux enjeux climatiques. Cette agence a réalisé de nombreuses tours et immeubles grands hauteurs à travers le monde ( Chine, Emirats Arabe unis, Royaume Uni ), et possède donc logiquement une forte expérience dans ce domaine.
Les tours Al Bahar ont été construites en 2012 aux Emirats Arabe unis et abritent 29 étages qui accueillent le siège du conseil d’Abu Dhabi Investment et de la banque Al Hilal. L’implantation de ce projet dans son environnement climatique a été au coeur de la réalisation de ces dernières. En effet, les Emirats Arabe unis sont connus pour leurs températures très élevées en été pouvant dépasser les 40°C, par conséquent, les architectes ont dû réfléchir à des éléments architecturaux pouvant répondre à différents besoin tels que: se protéger du soleil, avoir un refroidissement intérieur sans utiliser des climatisations, et pouvoir alimenter le bâtiment en énergie solaire avec des panneaux photovoltaïques.
ZOOM SUR LA FACADE
Sources: https://www.gradnja.rs/fasada-koja-se-sama-zatvara-i-otvara-u-zavisnosti-od-osuncanosti/ et https://www.pinterest.com/pin/113786328071705115/
La composition de ces deux tours est simple: les étages sont empilés sur 149 mètres de haut. Une structure de forme hexagonale vient soutenir une première peaux exterieure composée entièrement de panneaux photovoltaïque. Ces derniers sont équipés de systèmes de motorisations qui s’adaptent aux intensités solaire et qui, en captant les rayons du soleil, permettent d’ouvrir et de fermer de manière autonome les alvéoles en bois. Ce système de filtre solaire, permet ainsi d’apporter l’intensité lumineuse nécessaire aux bureaux, tout en réduisant le taux de consommation énergétique de près de 50%.
Sources: http://www.ahr-global.com/Al-Bahr-Towers et https://en.wikiarquitectura.com/building/al-bahar-towers/
Il est intéressant de voir que ces formes sont en fait l’accumulation de triangles, qui bougent ensemble, grâce à un point de déplacement vertical qui se situe au centre de ces derniers (étape 3 sur l’image ci-dessus). en se déplaçant vers le haut, les triangles vont se recroqueviller et ainsi laisser passer la lumière du soleil. En faisant le mouvement inverse, les triangles vont s’étaler et devenir totalement opaque à la lumière.
REALISATION DE LA FACADE SUR GRASSHOPPER:
La réalisation paramétrique de cette façade sur le logiciel Grasshopper, en amont de la réalisation, permet d’anticiper des problèmes qu’il est possible de rencontrer lors de la phase de chantier. Le fait que ces éléments soient mobiles, nécessite une très grande précision afin de prévoir l’emboîtement parfait entre chaque éléments, mais aussi, de visionner l’ouverture et la fermeture de ces derniers.
En créant un premier triangle, il est possible de modéliser son comportement en modifiant l’intensité d’ouverture et de fermeture qui se situe au point Z ( point central ). Ainsi, en baissant le noeud « Value » à 0 sur Grasshopper, la forme sera fermée. Au contraire, en le montant à 1, la forme sera ouverte.
Ainsi, une fois la forme définie et une fois que l’on comprend comment ce premier module va se comporter, nous pouvons le multiplier afin d’avoir un aperçue globale sur la mobilité de la façade.
Au vu de cet exemple, il est intéressant de constater qu’en utilisant des logiciels de paramétrique, il est possible de créer des formes complexe qui ne servent non pas uniquement de canon de beauté, mais permettent bel et bien de répondre à des problématiques importantes. Ainsi, pour récompenser ce projet, il lui a été attribué le deuxième prix de l’Emporis Skyscraper Award en 2012, qui est un prix remis annuellement pour les nouveaux gratte-ciel réalisés dans le monde.